mercredi 30 janvier 2008

Introduction : présentation générale

Illustration 1 Debdou une vallée en cul de sac.


Selon un article de l’encyclopédie de l’islam, « Debdou » (en arabe دبدو) est l’orthographe la plus courante désignant cette petite ville du Maroc orientale, cela peux aussi s’écrire Dabdū. De même on appel un habitant de Debdou un Debdoubi ou Debdoubia ,donnant au pluriel Dbadba. En fait, il existe trois hypothèses à l‘origine de cette appellation: la première est liée a la venu des juifs au XIVème siècle et notamment d‘un s‘appelant David Dou (il s‘agit en fait de rabbi David haKohen), la seconde plus probable se rapporte au premiers habitant de la région, les nom de Debdou se rapprochant d‘un terme amazigh signifiant entonnoir, la troisième se rapporte a l‘occupation des Mérinides avec le même sens que précédemment, en tout cas Debdou n‘est cité dans les textes qu‘a partir du XIIIème siècle
Sa population est composé: d’arabes avec une composante notable de populations nomades sédentarisés ou semi sédentarisés, et de berbères arabisés. A noter le départ récent des populations juives Sépharades venues après la reconquista (qui autrefois étaient nombreuses ) suite à l’annexion d’Israël après la seconde guerre mondiale. La ville compte aujourd’hui approximativement 5000 habitants.
Voici ce que dit l’encyclopédie de l’islam en ce qui concerne l’histoire de Debdou, elle reprend de façon synthétique l’historiographie exposé par Nahum Sloushz dans les juifs de Debdou,Revu du monde musulman, Paris 1913 « De fondation très ancienne, Debdou a joué un rôle important dans l’histoire du Maroc, occupant une place stratégique entre Fès et Tlemcen qui a fait d’elle l’enjeu de luttes dynastiques. Lors de la répartition effectuée par Abd Al Hakk (1196-1218) entre les tribus Mérinides, elle échut au partage aux berbères Banu Urtajjen qui, chargés de couvrir Fès contre les entreprises des Abd Al Wadides de Tlemcen , en firent la capitale de leur fief; cela lui valu d’être dévastée en 1364-5 par le roi de Tlemcen. Cependant vers 1430, un des chefs des Banu Urtajjen réussi a fonder à Debdou une petite principauté dont les seigneurs conservèrent leur indépendance à l’égard des Wattassides et concurrent même le projet en 1499 de s’emparer de Taza; ce petit État disparu que sous le deuxième souverain Sa’id Al Gahlib- Bi-llah qui en 1563 placa son territoire sous l’autorité d’un pasha. A partir de ce moment , l’histoire de la ville, plutôt obscure se réduit à des conflits locaux entre arabes et berbères. Il n’en reste pas moins qu’au XIX ème siècle, Debdou jouissait encore d’une administration autonome; la population musulmane dépendant du ‘amil de Taza, qui envoyait son khalifat percevoir
l’impôt, tandis que les juifs remettait leur tribut au pasha de Fès. A la fin du siècle après l’avènement de Mawlay ‘Abd Al Aziz (1894) et durant la révolte du prétendant Bu Hamra un berbère nommé Bu Hasira essaya de s’y rendre indépendant; mais en 1904, la ville et ses environ se rallièrent à Bu Hamra, à l’instigation du juif du nom de Dudu B. Hayda qui fut nommé caïd de Debdou et profita de cette circonstance pour exercer des représailles contres ses ennemis , les juifs d’origine andalous ». Par la suite, le calme fut rétabli par l’occupation française en 1911 qui installa entre autre une base militaire et qui fit de nombreux travaux au niveau des infrastructures routières qui n’existaient pas autrefois en la liant au nord et à l’est avec l’Algérie. Ainsi qu’au travers de la flores par la plantation de forets de pins encore visibles et utilisés de nos jours. Les événements qui marquèrent l’histoire de Debdou après la décolonisation furent caractérisé par la continuation du déclin de cette ville caractérisé par le départ graduel des populations juives s’échelonnant de 1936 aux années 70 même si depuis elle a largement rattraper son retard du moins sur le plan démographique.
D’un point de vu administratif (cf annexes P57) Debdou ce situe au sud de la région de l‘oriental, et plus précisément dans la province de Taourirt incluse dans la wilaya d‘Oujda: province crée par le décret du 9 avril 1997 suite au partage de l‘ex région de la province Berkane-Taourirt. Avec l‘annexion du cercle Debdou appartenant à la province de Jérada. La province de Taourirt comprend une superficie de 8541km2, soit une population de 180000 habitants dont 106000 résidents en milieu urbain et comprenant 3 municipalités et 3 cercles concentrant 11 communes rurales. D’un point de vu physique et structurel, Debdou ce situe à 33° 59' 9N de latitude et 3° 3' 4W de longitude à 957 mètres d’altitude dans un enclavement « au pied du flan droit de la vallée de l’oued Debdou (affluent de la Moulouya) qui s’élève en muraille perpendiculaire à 80 mètres au dessus du fond » entouré de massifs, barrant la route aux plaines fertiles du nord du Maroc avec notamment celle de Tafrata et de Sedjaa incontournables de par le fait qu’une route secondaire (n°410), la relie avec les principales villes du nord de la région et notamment Taourirt à 53 km plus au nord. Cette dernière s’étend plus à l’est vers les monts Jerada et à l’ouest vers Guercif et Taza. Les massifs constituant l‘entourage de Debdou sont : les monts Zekkara, Beni Yala, Beni Bou, Zeggou, Gaâda ou plateau de Debdou (1615 mètres) qui a des saillies prononcées et tombent en falaise et dont le talus et marqué par la présence de nombreux pins et chênes vert, genévriers dont l’origine anthropique se remarque par l‘organisation en bandes parallèles du massif forestier , de même un cordon de lauriers roses et un oued en précisent le thalweg .
La structure urbaine se découpe à trois niveaux en partant du centre historique et des développements annexes: sur le flan droit de la vallée au niveau supérieur l’on compte la source de Tafrant lieu touristique récemment aménagé comprenant plusieurs chalets. C‘est un lieu proche de la nature, et dont la portée touristique ne cesse de s'affirmer depuis quelques années. Sur un plateau voisin se dresse la kasbah Mérinides dite du caïd Ghomriche datant du XIII ème siècle dont le site classé au patrimoine mondial de l'Unesco fait l'objet de recherches archéologiques. La seconde est constitué autour du Mellah en contrebas de la vallée, c’est ici autour de la « grande rue » partant de la route principale que l’on trouve le centre ville qui se remarque par la présence d‘entrepôts et de boutiques et donc d’une activité importante , et par ou transitent les principaux flux de trafic humains et commerciaux. Tout autour c’est développé un bâti plus ou moins dense et dont le développement semble être en continuité avec le centre. La discontinuité caractérisant la troisième partie de la ville en « périphérie », ce sont les douars. C’est une partie caractérisée par ses particularités identitaires assez fortes de par son ancienneté, en effet on la remarque par la présence d‘anciennes battisses en argile (de couleur rouge) ou en pisé, et elle est assez fragmentée en différents quartiers ou localités dont la plupart se situent sur des versants montagneux ou de collines et qui sont (pour certain) en désuétudes ,ex: Lamssalla, Bou Ayach, Khelifit, Oulad Choui. A cela, on peut y rajouter une quatrième partie plus récente correspondant au développement plus ou moins anarchique de la ville, comprenant notamment les quartiers de khor et de Haouch. Ces derniers viennent juste d'etre rattaché au centre ville et de se doter d'un réseau d'assainissement.
En ce qui concerne l’économie de Debdou elle est organisée notamment autour d’une culture irriguée traditionnelle (en « Bour » ) autour de la ville, de l’artisanat ainsi que de l’élevage d‘ovins de bovins et de volailles. Elle bénéficie d‘une faune, et surtout d‘un flore riche qui lui donne certains avantages notamment le romarin très prisé pour la confection d’huiles essentielles, et l'alfa . Cependant on remarque que l’organisation physique de l’espace autour de cette ville la rend partiellement isolé excentré et enclavé par rapport au reste de la région; ce qui fait que d’une certaine façon d’un point de vue géographique, l’on peut la relier aux espaces de Hauts Plateaux de l’Est même si son ouverture sur le Nord tend a réduire cet effet. Ainsi on constate une polarisation effective avec le Nord et l’Est, que l’on remarque par la présence de lignes de bus et de taxis effectuant quotidiennement le trajet entre Debdou et Taourirt et vers l’ouest en direction de Guercif, Taza. Les relations qu’entretien Debdou avec Taourirt sont d’autant plus important en terme de flux humains et de produits que c'est la plus grande ville à être reliée directement à Debdou qui comporte des débouchés notamment pour sa production fourragère (de 19443680 UF/an en 2005) et son cheptel d’ovins, caprins, bovins (197990 têtes en 2005) conséquent qu’il faut lier au premier souk moutonnier et bourse nationale du bétail du pays ,de même, elle constitue aussi des débouchés pour l’économie pastorale des hauts plateaux du sud de l’oriental. Dont il est important de remarquer certaines caractéristiques: en effet Debdou a longtemps était situé sur le passage des tribus sahariennes vers Taza qui se sont aujourd’hui en grande parties sédentarisés tel que les Zouas. De plus il faut noter la présence du souk hebdomadaire du mercredi qui sert à l’achat de produits de nécessités domestiques comme les produits alimentaires (ex: fruits et légumes), la lessive, le textile et la quincaillerie ou d’autres matériaux alimentant l’artisanat local comme par exemple la ferraille (pour la fabrication de portes, de grilles de fenêtres et de balcons, de rampes etc.), le bois, sans compter les matériaux de construction dans le secteur du bâtiment sous l’impulsion des RME et du gouvernement: bâtiments administratifs, caserne militaire plus au nord, et l’équipement ménager très inégal selon les foyers et le niveau de vie (télévisions, paraboles, machines à laver, frigos et plus récemment l’arriver de l’informatique ). Debdou se trouve en périphérie des grands axes de l’économie régionale sans pourtant en être éloigné en constituant une zone de transition avec un sud moins dynamique, c’est a dire de « la périphérie de la périphérie » .En effet, sa dotation en équipement dans une zone relativement isolée et pauvre de la région, la hissée en chef lieu de cercle, elle a aujourd’hui des prétentions plus large a long terme au rang de capital provincial comme sa consœur Taourirt a coté de laquelle elle fait encore figure de petit Pousset.


Retour au SOMMAIRE

Aucun commentaire: